Aujourd’hui, c’est notre dernier jour en Croatie. Nous quittons le très bel hôtel Plaza Duce et nous longeons la côte, ses plages et ses eaux bleu lagon pour rejoindre Split après environ une heure. Nous traversons la ville qui ressemble aux villes du sud : de larges avenues bordées d’arbres et de grands immeubles décorés de climatiseurs et de linge qui sèche aux fenêtres. Après avoir repéré le terminal du ferry qui va nous emmener vers l’Italie ce soir, nous nous garons près de la vieille ville.
La vieille ville de Split est très étrange et fait réfléchir sur l’apogée et le déclin des civilisations. Elle est installée depuis plus de 1600 ans sur les restes grandioses d’un palais ayant appartenu à l’un des derniers empereurs romains, Dioclétien. On y voit un sphinx égyptien de près de 3500 ans gardant une colonne corinthienne à l’ombre d’un mausolée devenu un temple de la chrétienté. Avec le temps, le palais s’est métamorphosé en bourgade médiévale avec recyclage des monuments, pierres et vestiges romains… La ville est ensuite devenue un avant-poste de l’empire byzantin puis est passée sous la domination de Venise. Nous suivons la visite repérée sur internet. Après avoir tourné plusieurs heures dans le palais de Dioclétien, s’être perdues dans son labyrinthe d’étroites ruelles moyenâgeuses, et avoir gravi de nombreuses marches, nous dénichons un restaurant avec une cour discrète à l’écart des touristes dans une maison ayant intégré des colonnes romaines et un portail vénitien. L’endroit est calme et nous y faisons une bonne heure de sieste.
Après cette exploration du vieux Split, il est presque 4h. Nous allons donc chercher les billets pour le ferry au terminal Jadrolinija et nous patientons durant deux heures sur la plage urbaine de Bacvice. C’est en fait une jetée bétonnée avec un peu de sable au milieu. Elle est renommée pour le picigin, jeu de paume en eau de mer peu profonde qui fût créé là. Nous voyons des adeptes s’y adonner jusqu’à la tombée de la nuit. Il fait beau et chaud et nous dépensons nos derniers kunas pour deux cocktails bien tassés avant de rejoindre le terminal, espérant embarquer. Hélas cet énorme ferry charge d’abord une quantité incroyable de semi-remorques et d’autocars avant de faire passer les voitures. Nous attendons encore deux heures avant de pouvoir embarquer la Tesla. Nous devons ensuite descendre une rampe et nous faufiler entre un mur et un énorme semi- remorque pour atteindre l’intérieur du bateau. C’est vraiment très étroit et Marie-Paule reste coincée entre le mur et le camion. Panique à bord !!!! Nous finissons par rejoindre notre cabine très très exigüe. Heureusement, on en a prise une grande. Nous mangeons un très mauvais dîner puis nous allons nous coucher bercées par les vibrations et le grondement des moteurs. Demain, debout à 6h à Ancône.
