C’est notre dernier jour en Nouvelle-Calédonie et il ne fait toujours pas beau. Il tombe un crachin digne de la Bretagne. D’après les habitants c’est à cause d’El Nino. Nous décidons malgré tout d’aller visiter le parc provincial de la Rivière Bleue dont tout le monde ici vante la beauté. La Rivière Bleue alimente la retenue d’eau du lac artificiel de Yaté. On y trouve des maquis miniers et des forêts denses humides qui se caractérisent par l’abondance et la diversité de leur flore.




Le parc vient tout juste de rouvrir après plusieurs jours de fermeture pour intempéries et je crois que nous sommes les seules visiteuses de la journée. Le ranger à l’entrée du parc est très soucieux de notre programme, il a sans doute peur que nous restions coincées dans une ornière et nous donne rendez-vous de l’autre côté du Pont Perignon, interdit aux voitures, à 13h15. Une navette devrait nous conduire aux points d’intérêt accessibles par ce mauvais temps. Il est recommandé de ne pas s’approcher des bords et de ne pas être plus de 10 en même temps sur le pont, mais aujourd’hui ce n’est pas un souci.



La navette nous conduit d’abord à la forêt noyée. Avec ses centaines de troncs blanchis immergés dans l’eau du lac de Yaté, elle offre un paysage étrange. Celui-ci résulte de la submersion des arbres lorsque le lac artificiel construit en 1958 a été alimenté en eau. La matière imputrescible des chênes gommes et des kaoris fait qu’ils sont toujours là aujourd’hui.





Le parc accueille la plus grande population de cagous du territoire. Le cagou est l’emblème de la Nouvelle-Calédonie, dont il est une espèce endémique. Il ne vole pas, niche au sol et ne pond qu’un seul œuf par an. La navette nous dépose à l’entrée du sentier des Cagous que nous suivons pour tenter d’en apercevoir, mais ils ne se montrent pas quand il pleut et nous avons dû nous contenter de photographier les affiches ! A défaut de cagous, nous voyons de nombreuses plantes carnivores.



La navette finit pas nous déposer à l’entrée du sentier du Grand Kaori et le chauffeur nous explique qu’il ne peut pas aller plus loin car il y a trop d’eau. Nous allons donc photographier le Grand Kaori, un arbre majestueux de 1 000 ans et 2,70 mètres de diamètre. Haut de 40 mètres, il dépasse ses voisins de la canopée. Un autre spécimen du parc est un houp géant mais la route était trop inondée pour que nous puissions aller le voir. Un sentier dans la forêt dense humide, entouré de palmiers, pandanus, fougères arborescentes, orchidées… mène à la Rivière Bleue qui est plutôt verte aujourd’hui.









La pluie redouble d’intensité lorsque nous rejoignons le pont Perignon. Il va falloir laver la 4WD avant de la rendre ce soir… Ici l’eau dans les flaques est orange fluo. Il n’y a aucune amélioration en perspective et nous regoignons Nouméa sous la pluie et dans la brume.





C’est ainsi que s’achève notre séjour en Nouvelle-Calédonie, devant un bon plateau de fruits de mer chez Maniua, promenade Larroque. Notre vol pour Tokyo part de l’aéroport de La Tontouta à 1h du matin…
